European Centre for Zoroastrian Studies

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Troisième rapport à nos Membres

Voyage au Tadjikistan

Du 2 au 15 septembre 2002, sur invitation du Président de la République et du Gouvernement du Tadjikistan et en compagnie des membres et des amis du Centre, nous avons fait un voyage dans ce pays. Dès notre descente d’avion à l’aéroport de Douchambé et jusqu’à quinze jours après que nous ayons quitté ce pays, nous avons été royalement accueillis, tant par le Président de la République que par le Gouvernement et le peuple du Tadjikistan. Ce fut un voyage vraiment inoubliable.

Notre but, lors de ce voyage, était de participer à la dixième année de l’indépendance du Tadjikistan et de prononcer des allocutions au 5ème congrès des persanophones du monde. Les discours de la quasi totalité des conférenciers tournaient autour du thème « études zoroastriennes et culture pré-islamique de l’Asie Centrale et de l’Iran ».

Au cours de cette courte période, nous avons été témoins de l’ampleur des efforts du Président Rahmanov et de son Gouvernement pour redonner à leur pays une nouvelle identité culturelle, basée sur l’histoire pré-islamique de la région. Les festivités grandioses qui faisaient revivre l’histoire de la terre iranienne à l’époque des Perses ont provoqué la plus grande émotion parmi les participants.

L’année prochaine sera proclamée par le Gouvernement Tadjik « année de Zarathoustra ». Nous rappelons à cet égard que cette même année sera désignée comme l’année de l’Avesta (le livre rassemblant toute la littérature et la philosophie zoroastriennes) par le Gouvernement d’Ouzbekistan. Les programmes de ces festivités vont bientôt être envoyés au bureau du Centre. Dès que nous en aurons pris connaissance, nous les transmettrons aux Membres intéressés afin qu’ils puissent s’y inscrire.

Festivités de Mehregan et Sadeh.

A l’occasion de Mehregan, le « Centre Européen d’Etudes Zoroastriennes » a organisé, le 4 octobre 2002, une soirée à Bruxelles. Le même programme a été répété à Amsfoort (Hollande) le lendemain. L’affluence était telle que beaucoup n’ont pu trouver de place pour y assister. De plus, le déroulement du programme a subi quelques défaillances du fait qu’un des groupes de danseurs venus de l’étranger n’a pu nous rejoindre à temps. Nous espérons que la soirée de Sadeh, qui aura lieu le 1er février 2003 dans le grand amphithéâtre de l’Université de Bruxelles, se déroulera brillamment.

Pour l’avenir, les festivités du Centre seront organisées de telle manière qu’elles puissent avoir lieu successivement dans les grandes villes européennes, et que tous nos membres dispersés en Europe puissent y participer. Pour cela, le Centre s’efforce de constituer son propre groupe artistique et sa propre équipe technique afin qu’ils puissent voyager dans les différentes villes et participer à ces manifestations. Dans cette perspective, nous invitons tous les artistes (danseurs, musiciens, chanteurs) et les techniciens (décoration, son, lumière) iraniens, européens et d’Asie Centrale à prendre contact avec le Centre le plus tôt possible.

Nous nous permettons de rappeler une fois de plus que tous les profits éventuels de ces festivités seront ajoutés au compte existant pour l’achat d’un local permanent à Bruxelles.

Budget du Centre.

A ce jour, le 2 décembre 2002, nous avons sur notre compte 27.150 Euros (qui au taux actuel équivalent à 27.150 Dollars). Cette somme représente la totalité des fonds - provenant des donations ou des inscriptions - que nos membres ont versé depuis le 1er juin 2002. Pour les dépenses journalières du Centre telles que poste, téléphone, photocopies, réunions et transports (quelques uns de nos membres viennent de loin), tous les frais ont été payés par les membres concernés eux-mêmes, sans toucher au compte du Centre.

Comme nous l’avons rappelé à plusieurs reprises, tous les fonds qui se trouvent ou se trouveront sur ce compte sont destinés à l’achat d’un bâtiment pour le Centre. Malheureusement, nous sommes encore très loin de la somme nécessaire pour un tel achat, qui a été évaluée à 500.000 Dollars. D’un côté, nous ne savons pas ce que nous devons faire avec la somme qui se trouve sur le compte et de l’autre côté, nous ne voulons pas gaspiller cette somme avec des dépenses sans rendement. Dans ce contexte, nous avons sérieusement besoin des conseils réfléchis de nos membres.

Congrès international à Paris.
Du 22 au 26 novembre 2002, nous avons tenu notre Congrès annuel au siège de l’Unesco à Paris, sur le thème « Etudes zoroastriennes et histoire pré-islamique ». A ce Congrès participaient plus de 50 orateurs (chercheurs ou professeurs), venus d’une vingtaine de pays. Les conférences ont duré toute la journée, de 9h30 à 19h. Les soirées étaient occupées par des représentations musicales et artistiques. (Le rapport complet de ce Congrès se trouve sur notre site internet www.gatha.org , dans la section anglaise.)

Réception par le Centre de six personnalités tadjik.
Du 27 au 29 novembre 2002, Le Centre a invité six personnalités venues du Tadkikistan : le Conseiller spécial du Président de la République et Président du Congrès des Persanophones du Monde, le Président de l’Académie des Langues anciennes, le Président de l’Académie des Langues modernes et trois Professeurs de l’Université de Douchambé. Le Centre a organisé, le 28 novembre, une réception en leur honneur à Bruxelles, en invitant les membres du Centre. A cette réception était présent le Premier Secrétaire de l’Ambassade du Tadjikistan en Belgique et auprès de l’Union européenne.

Rencontres avec des personnalités politiques belges.

Pour faire connaître le Centre et discuter des problèmes relatifs à notre fonctionnement, nous avons rencontré :

Madame Anne-Marie Lizin, Ministre de la Condition féminine, Sénatrice et Bourgmestre de Huy ;
Monsieur Henri Benkoski, Chef de Cabinet du Ministre-Président de la Communauté Française ;
Monsieur Claude Desmedt, Bourgmestre d’Uccle ;
Monsieur Georges Désir, Bourgmestre de Woluwé-Saint-Lambert ;
Madame Danièle Caron, Echevin de Woluwé-Saint-Lambert et Secrétaire du Parlement Bruxellois ;
Monsieur Jacques Martroye de Joly, Echevin de la Culture d’Uccle ;
Monsieur Georges Werzin, Echevin de la Culture de Schaerbeek.
Nous tenons à remercier vivement ces personnalités qui nous ont reçus avec beaucoup d’amabilité et d’intérêt pour notre initiative.


Une histoire étonnante : un curé bruxellois et Zarathoustra.
Pour louer un local provisoire, nous avons visité un bureau dans le centre résidentiel de Bruxelles. Ce bureau faisait partie d’un grand bâtiment avec salles de conférences, dont nous pouvions disposer pour un loyer raisonnable.

On nous a appris que ce bâtiment appartenait à une paroisse chrétienne mais qu’il pouvait être loué à n’importe quelle association sans but lucratif, ce qui correspondait parfaitement à nos statuts. Nous avons convenu de signer le lendemain le contrat de location.

Ce jour-là, le téléphone sonne au Centre : c’était la personne qui nous avait guidés dans le bâtiment. Elle nous a dit que les prêtres responsables de ce bâtiment hésitaient à nous accorder la location. Nous l’avons interrogée sur le motif de cette hésitation. Elle nous a répété les paroles du curé de la paroisse : « Zarathoustra ne croit pas au péché capital et ne reconnaît pas le fait que nous sommes tous des pécheurs » !

Nous lui avons dit de demander au curé de nous téléphoner personnellement, ce qu’il a fait le lendemain. C’était une personne aimable. Il nous a dit qu’après s’être renseigné sur notre Centre, il avait obtenu sur ce dernier des informations très positives, mais que la seule chose qui le gênait pour la location était cette opinion de Zoroastre qui sèmerait le doute dans l’esprit de ses fidèles !

Nous avons bien sûr été très étonnés de ces paroles inattendues concernant la simple location d’un bureau. Nous lui avons dit qu’il était étonnant qu’un petit Centre comme le nôtre puisse influencer les fidèles d’une aussi grande religion que le christianisme. Nous lui avons également fait remarquer que 40% de nos membres sont d’origine chrétienne et que, de plus, notre Centre est laïque et non religieux et que toute personne, indépendamment de ses conceptions philosophiques ou politiques, peut en devenir membre. Il nous a répondu que de toute façon, ses fidèles risquaient de faire un amalgame. Nous avons rétorqué : « connaissez-vous l’Archevêque de Vienne, le Cardinal Franz Konig ? » Il a dit oui. Nous lui avons fait remarquer que ce Cardinal est un des personnages les plus importants du monde catholique et nous avons continué : « ce Cardinal a donné une conférence, traduite en plusieurs langues y compris le français, publiée en douze pages et intitulée L’influence de Zoroastre dans le monde. Environ neuf de ces douze pages traitent de l’influence de la pensée de Zarathoustra sur le christianisme. » Nous lui avons encore demandé s’il souhaitait recevoir une copie de cette conférence. Il a accepté avec plaisir, ce que nous avons fait.

La morale de l’histoire.
Alors que la fondation de notre Centre est de rapprocher les cultures et que l’utilisation du nom de Zarathoustra pour le dénommer n’a que deux raisons :

le fait que Zarathoustra a joué le rôle de ciment culturel entre l’Europe et l’Asie Centrale et l’Iran (l’empire perse) pendant plus de 2.500 ans ;

le fait qu’il est en voie de devenir rapidement un instrument culturel capital dans la lutte contre l’intégrisme musulman dans les pays précités ;

nous avons rencontré un adversaire tout à fait inattendu : l’intégrisme chrétien, qu’on croyait appartenir à un temps révolu.

Khosro Khazai (Pardis)
Directeur du Centre

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